Martin Schönfelder, Das spätkeltische Wagengrab von Boé (Dép. Lot-et-Garonne). Studien zu Wagen und Wagengräbern der jüngeren Latènezeit. Mayence, Verlag des Römisch-Germanischen Zentralmuseums - Bonn, R. Habelt, 2002. 1 vol. 21,5 χ 30 cm, X-421 p., 23 pl., 200 fig. (Römisch-Germanisches Zentralmuseum. Monographien, 54). ISBN 3-88467-067-0.

Un ensemble funéraire celtique tardif d'un intérêt exceptionnel a été mis au jour à Boé, près d'Agen (Lot-et-Garonne), en 1960. La première fouille avait fait l'objet d'un rapport préliminaire dans Gallia en 1961. Un second examen a eu lieu en 1990 qui livra une autre quantité de mobilier importante. De nombreuses pièces métalliques firent l'objet de restaurations au laboratoire du Römisch-Germanischen à Mayence qui déterminèrent par leurs résultats spectaculaires la d'un rapport technique en thèse de doctorat originale et décisive pour la de la société gauloise immédiatement après la conquête de César. Les Nitiobroges font partie des dernières vagues d'immigrations celtes dans le Sud de la Gaule. Ils s'installent sans doute vers la fin du IIIe ou le début du IIe siècle dans la moyenne vallée de la Garonne, contrôlant une région particulièrement intéressante au niveau des circulations dans le Sud-Ouest, ce qui n'échappera pas à leurs voisins romains de la Provincia qui attribueront (sous Pompée ?) à leur roi Ollivico le titre d'« ami du peuple romain ». La participation de Teutomatus, son successeur, à la Guerre des Gaules aux côtés de Vercingétorix, n'entraîne guère de modifications au niveau des prérogatives et pouvoirs des aristocraties locales après la victoire de César, du moins durant une période qui couvre à peu près le troisième quart du siècle. C'est dans ce contexte-là, entre la fin des hostilités en 5 1 et la mise en place de la nouvelle organisation territoriale et institutionnelle des Trois Gaules lors du second voyage d' Agrippa, que se situe la tombe à char de Boé. Malgré de probables dégradations et pillages modernes, le mobilier conservé est impressionnant : au minimum 80 vinaires Dressel IB, une amphore adriatique Lamboglia 2, 4 lampes à huile, 43 pièces de vaisselle méditerranéenne, essentiellement des plats en campanienne de la céramique de cuisson avec couvercle, un pot ibérique. En ce qui concerne les armes, un casque celtique ouvragé, les fragments d'une cotte de maille. Parmi les ustensiles de banquet, une paire de chenets énormes, un trépied avec crémaillère, un chaudron, mais aussi un coffre décoré, une cuve à arceaux de fer, une corne à boire, une paire de strigiles... Quant à l'objet le plus spectaculaire, il s'agit d'un char de parade à quatre roues avec de nombreux éléments de décoration. C'est aussi une découverte exceptionnelle dans la mesure où les chars de la Tène C et D sont rares et généralement à deux roues, contrairement au char hallstattien. C'est sur ce point que porte toute l'attention de l'auteur qui brosse un panorama complet de la voiture de parade à la fin de l'époque celte. C'est à la fois étonnant qu'un chef (roi ?) de vaincue puisse être honoré d'une pareille pompe funèbre à cette époque, mais